Historique de la société et du fonds de commerce
Gustave Charzat crée en 1914 une librairie à Pontoise, rue Carnot, jusqu'à son décès en 1940. Sa fille Simone Lecat-Charzat qui hérite de la direction de la librairie, s'associe en 1941 avec Roger Lachèvre. Celui-ci devient, en 1943, associé majoritaire de la librairie qui porte désormais son nom, et développe alors l'activité de l'établissement, en fournissant des ouvrages scolaires aux établissements d'enseignement. Il propose aussi l'impression des faire-parts, des cartes de visite et d'invitation, des menus, des affiches, des formulaires administratifs etc. Pour faire face à la croissance des commandes d'impression, il achète à la famille d'imprimeur Desableaux un fonds de commerce, 63-65 rue Basse (actuellement rue Pierre Butin), et y installe son imprimerie, dite "de labeur" (voir annexe II) qui est en effet à l'étroit dans la librairie d'origine.
En 1944, corrélativement à la gérance de la librairie, Roger Lachèvre crée et dirige l'hebdomadaire L'Avenir d'Île-de-France dont les bureaux sont au dessus de l'imprimerie, 65 rue Pierre Butin. Ce journal fait partie de ceux qui ont été créés au lendemain de la Libération, remplaçant la quasi-totalité des titres anciens qui avaient paru avec l'autorisation de l'occupant. Son apport dans le capital de la librairie en 1958 entraîne la modification de la raison et de l'objet social de la société. Constituée en S.A.R.L., elle se nomme "Société des éditions et impression de l'Avenir d'Ile-de-France" (S.E.I.A.). La librairie est abandonnée au profit de l'exploitation du fonds d'imprimerie. L'entreprise réalise désormais des travaux d'impression, de photographies, de clicherie (voir annexe II) et de publicité, tout en assurant la publication des journaux et des revues, comme La Tribune républicaine de Seine-et-Oise.
Malgré cette fusion, l'activité de l'entreprise semble baisser. Les dettes s'accumulent. Peu d'informations nous permettent de déterminer si ces difficultés résultent d'une baisse d'activité de l'imprimerie ou sont liées à l'obsolescence du matériel d'exploitation. Déclarée en cessation de paiement en novembre 1961, la S.E.I.A., malgré la nomination en février 1962 d'un administrateur pour régler une dette de plus de deux millions de francs, ne parvient pas à rétablir son équilibre financier. En application d'une ordonnance du tribunal de commerce de Pontoise du 22 mai 1962, son fonds industriel et commercial est loué à la Société générale d'éditions et d'impression (S.O.G.E.I.), qui achète le fonds et l'hebdomadaire en 1963.
Constituée en 1962, la S.O.G.E.I., dont le siège social est dans un premier temps à Saint-Germain-en-Laye, se charge de la création, l'acquisition et la gestion de toutes publications (journaux, revues, brochures, livres, etc.). On connaît peu de chose sur la première décennie d'activité mais l'on sait qu'une réorientation de l'activité s'est opérée au début des années 1970. Certes la majorité des revues et des périodiques continue d'être directement imprimée sur les machines de la S.O.G.E.I., des travaux de presse sont aussi externalisés. Quant au journal L'Avenir d'Ile-de-France, la gestion en est confiée en 1970 à un groupement d'intérêt économique "Les Journaux associés du Val-d'Oise".
Les grèves répétées dans l'imprimerie n'améliorant pas la situation économique de l'entreprise, le fonds de commerce de la S.O.G.E.I. (clientèle et matériel d'exploitation) est finalement vendu à la société "Imprimerie de Cergy-Pontoise" en 1973. Le journal L'Avenir d'Ile-de-France maintient son activité éditoriale jusqu'en 1985.
Biographie de Roger Lachèvre
Roger Lachèvre est né le 20 août 1906 à Paris. Officier de marine marchande, éditeur, imprimeur, journaliste et directeur de L'Avenir de l'Ile-de-France, il assure également la fonction de président du syndicat de la presse de Seine-et-Oise et est membre de la Chambre de commerce de Versailles.
Sa carrière politique débute en 1952 lorsqu'il est élu sénateur du département de Seine-et-Oise dans le groupe des Républicains indépendants. Au cours de son mandat, il participe aux travaux des commissions de la marine et des pêches et de l'intérieur (1952-1958), de la France d'Outre-mer (1953-1958), de la famille, de la population et de la santé publique (1955). Il est réélu le 26 avril 1959 sénateur de la Seine-et-Oise sur une liste réunissant Union pour la nouvelle république (U.N.R.), Centre national des indépendants et paysans (C.N.I.) et Rassemblement pour la gauche républicaine (R.G.R.). Membre du conseil municipal de Pontoise, il quitte, en mars 1959, ses fonctions pour la mairie de Grisy-les-Plâtres. Il se retire de la vie politique en 1968 et décède à Paris le 31 mars 1988.